C'est rétabli et repu de chocolat et de patisseries presque européennes que Oui Oui s'entraine* à bord d'un wagon en bois. La ligne de chemin de fer qui relie Ooty à Coonoor est l'une des plus typique du continent et permet d'admirer les paysages à l'allure d'un cheval au trot, les secousses en moins.

*Entrainer : comme l'on embarque sur un bateau, on entraine dans un train.

En voiture les voyageurs!!!

L'avantage pour Oui Oui de prendre un train qui ne roule pas trop vite, c'est qu'il arrive facilement à faire des photos pas trop floues qu'il s'empressera de montrer à Potiron dès son retour au pays des jouets.

Grimouler* est indispensable lors de ce genre de voyage atypique.

*Grimouler : frimer sur une photo avec sa tête qui dépasse de la fenêtre du train en marche.

La fumée noire de la locomotive n'épargne pas les voyageurs assis dans le dernier wagon. (voir photo précédente)

Pour une fois qu'il voyage dans un moyen de transport pas bondé, Oui Oui en profite pour couloucher*

*Couloucher : regarder ses pieds d'un air satisfait.

Oui Oui regrette de ne pas pouvoir s'arrêter dans ce genre de villages isolés et tranquilles, voir pourquoi pas d'y passer le restant de ces jours*.

*Sachant que l'espérance de vie d'un Oui Oui est en moyenne de 263 ans.

Une heure et quart et vingt kilomètres plus tard, Oui Oui arrive à Coonoor, il est heureux comme un prince et affamé comme un lion, à mois que ça ne soit le contraire.

Coonoor ça ressemble à ça, pour vous y croire il suffit de rajouter tous les bruits d'une ville indienne en imaginant l'écho qui résonne à cause de la situation encaissée de la ville.

D'entrée de jeu il se fait deux amis avec qui il regrette de ne pouvoir scrumblucter*

*Scrumblucter : Jouer au scrabble sur le trottoir.

Snupps!!*

*Snupps : Cherchez l'intrus.

Sans le chercher il tombe sur le Nankem Hospital*.

*Nankem Hospital : Hopital pour vaches noires avec des cornes rouges à pois blancs (lorsque les cornes sont blanches et les pois sont rouges il faut aller au Aquamun Hospital qui receuille aussi les poissons rouges qui produisent du lait)

Cette fois c'est décidé Oui Oui va s'en remettre aux dieux Hindous pour espérer rencontrer un tigre lors de ses prochaines excursions dans les Nilgiris.

Il prie à en perdre tous ses sens, il prie, psalmodie, se prosterne à outrance, se cogne, pleure, bave, rit, chante, clame ses voeux les plus chers, en un mot il gluisme*.

*Gluismer : prier, psalmodier, se prosterner à outrance, se cogner, pleurer, baver, rire, chanter, clamer ses voeux les plus chers.

Jamais un pélerin n'a autant été assorti aux couleurs d'un temple, c'est de bon augure pour la suite des événements.

Sur les hauteurs de Coonoor Oui Oui a comme une soudaine envie de murnugulufier*

*Murnugulufier : plonger dans un champ de théiers.

Malheureusement il n'a pas pied et boit la tasse* à chaque brassée.

*La tasse de thé cela va de soi.

Une simone* le sauve de la noyade et propose gentiment de lui faire du bouche à bouche, poliment Oui Oui refuse en pretextant ne pas s'être lavé les dents ce matin.

*Simone : ceuilleuse de thé vêtue d'une chemise d'homme.

Le lendemain se sont les monts Nilgiris nappés de forêts impénétrables qui le subjuguent et Oui Oui se jure que malgré tous les interdits et tous les dangers, il va partir à la recherche du tigre mangeur d'homme.

Dolphin Nose, ça donne la tige verte*

*Tige verte : feminin de vertige.

Les derniers villages avant la jungle, merde, Oui Oui a oublié sa machette.

Et ses cordages, et son piolet, et ses mousquetons et son harnais et surtout son goûter.

Il tente cependant une incursion dans cet enfer vert, lorsque soudain retentit un cri déchirant le ciel.

Enfin, ses efforts et ses prières ne sont pas vains, bien que furtive, la rencontre avec le seigneur des animaux à enfin lieu, Oui Oui en a la chproule*

*Chproule : phénomène de chair de poule lumineuse.

Jamais Oui Oui n'avait croisé un regard aussi profond et aussi fort dans lequel il peut lire toute la vie de ce vieil homme qu'il trouve merveilleusement beau.

Cette femme propose un collier de graines à Oui Oui, malheureusement le collier est plus lourd que lui.

Le dernier jour, Oui Oui est invité à un mariage. A la difference des mariages qui ont lieu au pays des jouets, ici personne ne bézugote* ni ne torionbolque*. Il attend plus d'une heure assis dans une salle pour apercevoir le couple quelques secondes et observe les familles qui clamugeottent* sur scène. Un ramdam est orchestré par quelques musiciens locaux puis la centaine d'invités se dirige vers la cantine avant de rentrer chez eux sans avoir décroché un seul sourire de la soirée. Malquodardar!!!!*

*Bézugoter : chanter à la queue-leu-leu.

*Torionbolquer, Clamugeotter : voir chapitres précédents.

*Malquodardar : Quelle tristesse!!!

En ouvrant son guide du lutin bleu en voyage* à la page 363, Oui Oui constate qu'il n'est pas loin des fameuses stations d'altitude qui comme le tabac furent autrefois tant prisées par les anglais. Un climat plus frais et plus sain, des paysages donnant le vertige et des bâtiments d'un autre temps en sont les principaux attraits, sans oublier  la réputation notoire ni le professionnalisme reconnu jusqu'au portes de l'Himalaya des électricotiens locaux à qui Ooty doit une renommée internationale.

*12,50 euros dans toutes les bonnes librairies du pays des jouets ou par correspondance (27 euros de frais de port en sus)

*Electricotien : électricien qui tricote, cette profession artistique se faisant rare, le salaire des électricotiens n'est

jamais ridicule.

2000 mètres plus haut, son mirgilopet à pois lui fait défaut.

*Mirgilopet : Pull resté plié dans une commode en sapin.

Au cours de ses promenades dans la ville, Oui Oui admire de nombreuses oeuvres electricotiennes.

Des habitations non dénuées de charme, s'offrent à la vue des passants qui savent lever les yeux.

En Inde il n'y a pas d'associations qui comme les casseurs de pub* ou le R.A.P* en France luttent contre l'agression et la pandémie publicitaire.

*http://www.casseursdepub.org/  *http://www.antipub.org/

La plus grosse de ces opazites* est conçue pour mille personnes.

*Opazite : casserole de location.

Encore une trace indéffectible des electricotiens.

Légèrement malade, Oui Oui décide de se rendre au jardin botanique pour se reposer un peu et eventuellement constater si les Indiens respectent un tant soi peu la nature.

Dépité par tout ce qu'il a vu, obligé de ramasser les déchets laissés sur place par les indiens qui pique-niquent, fatigué de répondre aux sollicitations des touristes locaux qui veulent poser en photo avec lui, il préfère et de loin, s'accommoder de la compagnie des macaques.

En Inde ils peignent des tapis rouges sur les marches d'escaliers qui montent aux cathédrales peintes en rose bonbon.

Voici encore un bel exemple de corchinale*

*Corchinale : architecture coloniale qui tombe en ruine.

Le summum de l'art electricot c'est de pencher les poteaux.

Un peu plus au sud de Mysore Oui Oui décide de risquer sa peau dans la jungle en s'aventurant* dans les entrailles du parc national de Mudumalai au pied des blue mountains.

*S'aventurer : marcher tranquillement dans la nature avec trois guides et trois jeunes couples de touristes en essayant de faire le moins de bruit possible.

Waouh!

C'est beau!

Chut...

mais chuuuuut.....voyons!

Pssst, par ici......chut!!

Beuglllll........Chuuuuuuut....

Ooooohhhhh!

Ah!!!

Chuut...Chuuuut...

Oh regardez là.....

Ccchhhhuuuuuttttt.....!!!!!

Mais y'a rien?

Et au fait, avez vous vu l'éléphant?

Entre l'Hupex-Puitrune et Mysore sa prochaine étape, Oui Oui bérardille* aux fameuses chutes d'eau de la rivière à Jog. Il arrive jusqu'ici en auto-stop après maintes et maintes galères dont on vous épargnera les détails.

*Berardiller : faire halte sans conviction.

Se prendre en photo devant le panneau est la chose la plus importante à penser de la journée.

Oui Oui à toujours été gilgorde*, c'est pour cette raison qu'il ne quitte jamais son foulard protecteur.

*Gilgorde : fragile de la gorge.

Deux huisdirs*, voici tout ce que lui réserve cette visite effectuée pendant une des périodes les plus sêches de l'année.

*Huisdir : filets d'eau semblable à une vache qui pisse.

Son chauffeur qui l'attend patiemment sous un culkier* en a profité pour faire une sieste.

*Culkier : arbre penché sur lequel on récolte des culkes.

Arrivé à Mysore à 7h20, Oui Oui remarque quelques culkiers épineux sur lesquels on ne récolte rien du tout.

Encore un instant fulgaré, mais c'est bien normal après le petit déjeuner.

Oui Oui est en admiration devant le palais Indo-Musulman des Maharajas qui ont gouverné Mysore* ces dix dernières décennies.

*Prononcez Maïssour.

Toujours les lacets défaits, Oui Oui ne recule devant rien pour faire son intérressant.

Plus tard dans la journée il consulte un astrologue qui lui prédit contre cinq roupies qu'il va merjoufler* sous peu.

*Merjoufler : user ses semelles de chaussures dans un marché typiquement sud américain.

La prédiction s'avère presque exacte.

Voici une femme prise en flagrant délit d'irzubigovation.

Ceci est un temple Parhmitendottre*

*Parhmitendottre : mot d'origine Mogol, les languistes du monde entier sont encore partagés sur la traduction exacte. Toute suggestion est bienvenue.

Au hasard d'une rue il rencontre un matahadi*

*Matahadi : serpent charmeur d'hommes.

Puis il apprend en lisant les gros titres de la presse people que François Fillon s'est cassé le bras en marchant sur son setter.

Les affiches de films donnent envie à Oui Oui d'aller au théatre.

En Inde la cuisine est délicieusement variée, colorée et épicée et Oui Oui ne se nourrit que de mellocos*

*Mellocos : met local au pluriel.

Un spectacle à ne pas rater, l'illumination du palais qui à lieu une heure par semaine et où le toumaillesourd* se retrouve.

*Le toumaillesourd : le tout Mysore.

Comme à chaque fois qu'il demande à un indien de le prendre en photo, la photo est floue.

Ce ne sont pas moins de 97000 ampoules (en comptant les grillées) qui ornent ce faaaastueux palaaaace*.

* Avec l'accent du 16ième (arrondissement, pas siècle, (quoique c'est un peu pareil))

Le dernier jour, Oui Oui grimpe jusqu'à Chamundi Hill où pour changer, il voit des temples, des singes, des indous dévoués, des choucas, des rudimuches* et des vaches sacrées.

*Rudimuche : petite échoppe où l'on vend des souvenirs moches.

C'est cette fois çi à bicyclette que Oui Oui repart dans l'hupex-Puitrune*. Changement de décor: la jungle s'épaissit, les routes se rétrécissent, l'air se rafraichit, les moustiques se raréfient.

*Hupex-puitrune : l'hupex-puitrune est à la côte de la mer d'Oman ce que l'arrière pays niçois est à la côte d'azur.

La rumeur court selon laquelle de dangereux animaux sauvages vivent dans ces forêts, d'ailleurs vous verrez plus tard le plus dangereux d'entre tous.

Oui Oui s'intéresse à la production de vanille en Inde car il a toujours été un grand fan des chocos BN à la vanille*.

*Patisserie très raffinée composée d'une crème oncteuse et satinée prise en sandwich entre deux délicieux biscuits pur beurre de Normandie.

Les plants de vanille poussent le long de tuteurs naturels comme les cocotiers, les palmiers à bétel et autres chlames*.

*Chlame : grande perche enracinée.

Poivre, cardamome, muscade, café, noix de lavage*, pamplemousses...s'accommodent aussi très bien de la compagnie ombragée de ces arbres chatouillant parfois les nuages.

* Noix de lavage : lessive pacifiste, quand vous l'avez, vous lavez!!

La noix d'arec qui pourrit et colorie la dentition des indiens et qui leur donne des cancers de la bouche est une source de revenus importante pour les producteurs. Un peu comme Malboro* ou Carmel*dans d'autres pays.

*L'ortographe des marques est volontairement modifié pour ne pas faire de publicité gratuite.

De fermes en fermes, la journée qu'il passe aux environs de Sirsi est très enrichissante et lui permet de se gavener* en toute liberté.

*Se gavener : se gaver par le nez. ce verbe est employé lorsque qu'il s'agit d'odeurs et de parfums  mais peut aussi être associé à des spaghettis ou des vermicelles, voir du flamby au caramel.

Oui Oui découvre les différents stades de production de la vanille, lorsqu' une soudaine envie de choco BN lui fait ainsi s'écrier : "Croc choupinou, les chocos à la vanille ça déchire tout!" sous les goulgoulseries* alentours.

*Goulgoulserie : gloussement rigoriste qu'émettent les femmes en triant des gousses.

Mais grudebur*!, combien de chocos on pourrait faire avec tout ça?

*Grudebur : mot intraduisible d'origine norvégienne.

Pas de moac* en vue, Oui Oui chune* pour soulager sa vessie.

*Moac : Petite taupe à deux cornes vivant au bord des cours d'eau.

*Chuner : Traverser une rivière en pantoufles.

Cette fois çi c'est à bord d'un autoslip* que Oui Oui décide de rejoindre la côte de la mer d'Oman en faisant halte dans un lieu de pélerinage très fréquenté par les indiens du sud, le village de Gokarna aussi réputé pour ses belles plages isolées et hors du temps.

*Autoslip : bus équipé de couchettes mais pas de toilettes.

Il faudra qu'ils pensent à nettoyer les vitres ces fainéants!

Oui Oui s'installe confortablement et de l'autoslip observe la vie nocturne des hospetois*

*Hospetois : habitants de Hospet..

Le parcours est très chaotique et Oui Oui a un peu de mal à fermer l'oeil, l'état de la route, les files interminables de camions en partance pour la Chine, mais son sommeil  est surtout perturbé par un yaflev*

*Yaflev : mot d'origine tchétchène désignant le rire de chèvre que peu avoir une russe après avoir trop fumé d'herbes de la steppe.

Le village de Gokarna s'avère être un lieu serein et magique, l'eau du kotiteertha* y est moins suclême qu'ailleurs mais présente toutefois quelques dangers.

*Kotiteertha : voir photo suivante...

Et le voici arrivé à Om beach, cette plage se nomme ainsi en raison de sa forme omique*

*Omique : en forme de om.

Une petite hutte pour s'abriter, un jardin d'Eden pour se reposer, un jus d'ananas pour se désalterer; cette ethnie veut quelque chose?*

*Cette ethnie veut quelque chose? : expression du Tamil Nadu pour dire : que demande le peuple!

Pour un enfant du pays des jouets, c'est ça le vrai luxe!

Oui Oui est flou de rage, dans toute l'Inde c'est la même chose, des poublures*, des dêchequouilles*, du malitorne* de la papelardise* et même des morpioloux* sont jetés sans scrupupules dans la nature.

* Vous avez bien compris le sens de ces mots.

Oui Oui grimorphoule* toujours les lacets défaits, c'est plus exitant.

*Grimorphouler : marcher le long d'une côte escarpée à ses risques et perils.

Face à la mer Oui Oui a toujours la tête qui penche à droite.

Tout au long du chemin, la végétation est différente, parfois hostile. Au moment de cette photo Oui Oui se souvient d'avoir eu la sensation de se faxager*

*Faxager : se photocopier le visage en faisant la grimace.

Il arrive enfin à Paradise beach, une plage où ne vivent que de vrais néo hippies. Ceux ci passent leur temps à poncer des noix de coco, des coquillages ou des os, ce qui les differencie des faux néo hippies qui malgré leurs cheveux longs,  ne peuvent pas se passer de leur ipod* ou de leur portable*.

*Ipod, *portable : Objets des temps modernes  qui peuvent vous gâcher la vie ou celle des autres, surtout quand vous êtes en vacances.

De retour à Om beach, Oui Oui partage le douloureux quotidien des shupoks*

*Shupok : race de chien des sables qui ne jappe pas mais qui shup..

Avant de se faire hypnotiser par le chat de David Bowie qu'une fille de néo hippies (qui eux ne poncent pas mais jouent tout le temps de la flûte au lever et au coucher du soleil),  plagadine* à longueur de journée.

*Plagadiner : maltraiter gentiment.

Il n'y a qu'en Inde où l'on peut voir des bastruides*.

*Bastruide : vache qui rentre à l'étable sur un air de flûte.

Les poumons bien saturés de toxines de toutes sortes, Oui Oui s’embarque dans un train couchettes pour un voyage de près de 24 heures, Oui Oui se retrouve dans un compartiment en compagnie d’indiens aisés qui ont adopté le comportement des piroxes*. A quoi les reconnait-il ? Ils ont des grosses joues et mangent des chips plutôt que des samossas, ils font tout le temps la gueule et ont des bijoux clinquants, ils ont un portable dans une house en caoutchouc rose et aucune autorité sur leurs chérubins. Bref, un long trajet sans grandes surprises ni petites rencontres.

*Piroxes : les pires occidentaux (pir occ) mot invariable car il'y en a jamais qu'un seul.

Sa destination finale est la ville d’Hampi, une ancienne citée royale esseulée au cœur d’un décor combiné de rizières, de monolithes de granit et de bananeraies. Il décide de rester cinq ou six jours ici pour visantrenlimer* ces joyaux antiques déssimés sur près de 50 km2 et pour profiter de la quiétude des lieux.                           

*Visantrenlimer : visiter tranquillement avec de la crème solaire sur le visage.                  

Plus tard, dans la soirée il observe les femmes qui réalisent  sur le mocuet*, des dessins symétriques et colorés que l'on appelle non pas "crop circle" mais "kolam". Ces motifs parfois complexes sont censés apporter bonheur et prospérité pour l'année à venir.                                    

*Mocuet : seuil d'une porte enduit de bouse de vache.

Semblables à des troutrougnais*, le traçage est fait de mémoire avec de la farine de riz

*Troutrougnais : rail de coke en forme de toile d'araignée.

Les couleurs sont obtenues en irzubigovant*.

*Irzubigover : Acheter des pigments colorés chez un marchand de pigments colorés.

Ces œuvres sont éphémères mais les gens essaient quand même de les allanarder*.

*Allanarder : conserver quelque chose intact au moins jusqu'au lendemain.

Un instant fulgaré*, le temple de Virupaksha au petit matin.

*Fulgaré : sentiment mélant sérénité, paix, contemplation et besoin d'aller faire la grosse comission.

Soulagé, Oui Oui revient sur ses pas en aquemusant* les environs du village.

*Aquemusant : du verbe aquemuser, explorer en souriant bêtement.

Naqouère*, il monte jusqu'au temple d'Hanuman pour jouir de la vue panoramique.

*Naquouère : un peu plus tard dans la journée, contraire de naguère.

Hanuman est le dieu singe et il en rencontre quelques uns sur son parcours.

Ils sont treucairioux*.

*Treucairiou: curieux de tout.

Ils ont l'espramille*.

*Espramille : esprit de famille.

Et pollinargisent* souvent.

*Pollinargiser : trouver une occupation intéressante.

Tout au long de la journée il rencontre des tas de gens qui veulent lui serrer la main pour lui "wisher an happy new year" ou simplement pour poser en photo à ses cotés.

Ces deux bruchadis* voulaient tout bonnement le kidnapper pour réclamer par la suite une rançon de plusieurs milliers de roupies (quelques euros!!!)

*Bruchadi : indien moustachu.

Eux ont bien tenté d'égorger Oui Oui mais il leur a faussé compagnie en se transformant en glouthérion*

*Glouthérion : crapaud visqueux et glouton..(voir photo dans la rubrique "bestioles").

C'est cette Hindoue qui en le meulcifiant* a redonné à Oui Oui son apparence normale.

*Meulcifiant : du verbe meulcifier, embrasser un glouthérion.

Ces deux bruchadis lui avouent mais trop tard qu'ils auraient aussi très bien pu le meulcifier contre un ou deux gacs*

*Gac : Outil servant à biner les haricots verts.

*

Parmi les 400 temples celui de Vittala est le mieux conservé et le plus visité.

En hucluve*, il fait 40 degrés...

*Hucluve : plein cagnard.

L'ombre est rare et Oui Oui boit plusieurs litres d'eau par jour pour se désalterer mais le soir venu n'hésite pas à torionbolquer* seul ou accompagné.

*Torionbolquer : Faire honneur aux boissons locales alcoolisées.

Et si l'eau de ce bassin lui avait semblé moins suclême*, il aurait volontiers plongé pour se rafraichir un peu.

*Suclême : couleur proche du saumâtre blême, avec des nuances mitigées et verdâtres.

Mais Oui Oui préfère l'atmosphère romantique du  temple d'Achyutaraya, car ici presque personne ne l'importune.

La chanacoutte* d' Hampi offre toujours de quoi s'extasier, malgré les griffus qui attaquent sans vergogne ses pâles mollets.

*Chanacoutte : inspection hasardeuses des montagnes encerclant un village ou une ville.

A l'oinage*, un bas relief d'Hanuman oublié.

*A l'oinage : expression synonyme de "au détour d'un sentier".

Le lendemain lors d'une promenade à vélo, il se fait attrapper par des jeunes filles pas timides qui lui avouent le snikker* grave.

*Snikker : kiffer.

Cette femme plus agée le considère déjà comme son gendre et clamugeotte* avec insistance.

*Clamugeotter : discuter âprement à propos d'une dote tout en ayant mauvaise haleine.

En continuant sa route il s'arrête au temple de Krishna.

Il stéambulle*

*Stéambuller : admirer des bas reliefs langoureux.

Immortalise une anamarawhashaya*.

*Anamarawhashaya : famille ou groupe de pélerins.

Fantasme sur une partie de golf*.

*golf : sport réservé aux gens riches qui ne peuvent plus courir.

julpête*

*Julpeter : boire une limonade salée..

Assiste à un sawamanayapharatamanoda*

*Sawamanayapharatamanoda : mariage traditionnel où l'on jette des fleurs et des bouts de plastique dans une rivière, comme si il n'y avait déjà pas assez d'ordures dans les rivières.

Ainsi qu'au bain d'un éléphant dont le kornac manipule des hypraguettes*

*Hypraguette : baguette de taille démesurée pour manger du riz (dans certains pays où traditionnellement on ne mange pas avec des baguettes, les gens s'en servent parfois pour curer les trompes ou les oreilles d'éléphant)

Il rencontre des lilliputiens* perchés sur des boulets de charbon.

*Lilliputien : personne pas plus grande qu'un président de la république française.

Des ronds et des carrés l'intriguent.

.

Il muscotte* l'utilité des ronds.

*Muscotter : comprendre, découvrir, piger, saisir, admettre, pressentir, concevoir, interpréter, deviner, déceler,trouver, mettre le doigt sur, préfigurer.

Mais pas celle des carrés.

Oui Oui se demande qui a bien pu grombarrer* dans un endroit pareil et d'ailleurs, selon la légende Virguinibertienne*, la village d'Hampi s'appelle ainsi parce qu'il y a beaucoup de rochers empilés.

*Grombarrer : empiler des rochers pour essayer de leur donner la forme d'un bonhomme de neige.      

*Virguinibertienne : venu des montagnes.                     

Déjà sa dernière journée à Hampi, Oui Oui tubondule*, mais on pouvait s'en douter.

*Tubonduler: quitter un lieu en regrettant de ne pas y être rester plus longtemps pour profiter de la vie pas chère, de la bonne cuisine et du climat tropical qui va bien avec.

Non sans oublier de passer dire adieu  à sa copine rajanayakawarhathanababanalesh* préférée.

*Rajanayakawarhathanababanalesh : Tout comme les autres mots, mot qui ne veut rien dire mais qui en jette pas mal si par exemple on veut crâner  en parlant des religions ou des tribus indiennes.

Fatigué de vivre des aventures cul-cul la praline avec ses amis Monsieur Lapompe, Mirou, Chatounette et Potiron, Oui Oui décide un beau jour de décembre, simplement encombré d’un petit baluchon, d’un paquet de barquettes de Lu et d’un appareil photo d’occasion, d’enfourcher son bimoteur jaune et rouge et sans prévenir personne, s’envole en direction du soleil levant. A cours d’essence il atterrit sur le toit d’une guesthouse située dans le cœur de la ville animée de Chennai au sud de l’Inde, lui qui rêvait d’un pays vivant, coloré, exotique et inoubliable il est divinement servi.

Ce modeste blog a pour simple vocation de vous faire partager ses plus belles photos et ses plus belles rencontres et n’a aucunement la prétention de vouloir décrire l’Inde (d’autres sites ou blogs se chargent très bien de cela) et puis si vous prenez le mot “indescriptible“ vous remarquerez qu’il y a quatre lettres plus importantes que les autres, les quatre premières en l’occurrence: I.N.D.et E. ce qui n'empêche pas Oui Oui d'inventer plein de mots nouveaux.

Selon Oui Oui l’inde est

indescriptiblement bruyante,

indescriptiblement belle,

indescriptiblement fatigante,

indescriptiblement mystique,

indescriptiblement sale,

indescriptiblement apaisante,

indescriptiblement agitée,

indescriptiblement émouvante,

indescriptiblement étouffante,

indescriptiblement indienne,

bref… indescriptiblement indescriptible.

Alors savourez les images et imaginez les saveurs

Oui Oui se remet tranquillement du décalage horaire au paisible Broadlands lodge à Chennai tout en fenvant* les autres pensionnaires.

*Fenver : surveiller du coin de l'oeil.

Ce bâtiment colonial possède un charme désuet et une atmosphère intriguante dignes d'un goltèque* bollywoodien.

*Goltèque : décor de film tenu derrière par des échaffaudages en bambou.

Il y a toujours quelques chats à l'affût de sortèles*

*Sortèle : genre de grosse sauterelle vivant dans les marécages du Mozambique (ce qui explique la maigreur des chats)

Puis, dans le ficraminex*, il part à la découverte de Chennai à bord d'un tuk-tuk, le moyen de transport local le plus pratique.

*Fricaminex : tumulte incessant de la circulation.

Le pays des jouets est bien loin, à Oui Oui maintenant de trouver ses jurvils*

*Jurvil : nouveau repère.

Il bernicle* de drôles de moyens de transports beaucoup plus rudimentaires que son taxi légendaire.

*Bernicler : observer en mangeant une tranche de pastèque.

Un havre de paix au milieu du chaos, le cimetière chrétien est une jungle peuplée d'odreunes* ensevelies et de caveaux oubliés.

*Odreune : pierre tombale de plus de 100 ans.

Parfois il rencontre des gens qui barrouinguent*.

*Barrouinguer : marcher bizarrement.